L’Association canadienne de santé publique condamne l’élargissement des ventes d’alcool en Ontario
L'Association canadienne de santé publique exprime son inquiétude et sa désapprobation face à la récente annonce du gouvernement de l'Ontario concernant l'élargissement de la vente d'alcool aux dépanneurs, aux épiceries et aux magasins à grande surface.
Cette décision est alarmante compte tenu des nombreuses preuves des risques pour la santé publique associés à l’augmentation de la disponibilité de l’alcool. Elle émane d’un premier ministre qui s’est moqué de ces risques lors de sa campagne électorale et qui a toujours privilégié les intérêts des industries de l’alcool, du vapotage et des magasins de proximité au détriment de la santé et du bien-être des Ontariennes et des Ontariens.
L’alcool est l’une des principales causes évitables de décès, d’invalidité et de problèmes sociaux, notamment de certains cancers, de maladies cardiovasculaires, de maladies du foie, de blessures involontaires et de violence. En 2017, l’alcool a causé 18 000 décès au Canada. La même année, les coûts associés à la consommation d’alcool au Canada se sont élevés à 16,6 milliards de dollars, dont 5,4 milliards ont été consacrés aux soins de santé.
La recherche a démontré que la facilité d’accès à l’alcool est le principal facteur conduisant aux méfaits de l’alcool. Cela est particulièrement vrai pour les jeunes, y compris les enfants, les adolescents et les jeunes adultes. Les effets néfastes associés à la consommation d’alcool comprennent une dépendance accrue, des maladies chroniques, des blessures, des violences, des suicides, des problèmes de santé mentale et des problèmes sociaux tels que la violence entre partenaires intimes et la conduite en état d’ébriété.
Principales préoccupations
- Augmentation de l’accessibilité et de la consommation : L’extension de la vente d’alcool à un plus grand nombre de points de vente augmentera son accessibilité et sa consommation. Les recherches montrent qu’une plus grande disponibilité de l’alcool entraîne des taux de consommation plus élevés et, par conséquent, davantage de dommages liés à l’alcool.
- Santé et sécurité publiques : Un meilleur accès à l’alcool peut entraîner une augmentation des cas de conduite en état d’ébriété, de violence et d’autres problèmes de sécurité publique. Les coûts sociaux et économiques associés à l’abus d’alcool sont considérables et bien documentés.
- Exposition des jeunes : Les dépanneurs sont fréquentés par les jeunes, ce qui suscite des inquiétudes quant à la consommation d’alcool par les mineurs. Des études ont montré qu’une exposition et une accessibilité accrues peuvent entraîner des taux plus élevés de consommation d’alcool chez les mineurs.
- Impact économique sur le système de santé : Les coûts à long terme pour le système de santé dus aux maladies et blessures liées à l’alcool sont considérables. Les ressources de l’Ontario en matière de soins de santé sont déjà très sollicitées, et cette politique pourrait exacerber le fardeau qui pèse sur les hôpitaux et les services médicaux.
L’ACSP exhorte le gouvernement de l’Ontario à reconsidérer sa décision et à donner la priorité à la santé et à la sécurité de ses habitants. Les politiques de santé publique doivent être fondées sur des données probantes et viser à réduire les dommages, et non à accroître la commodité au détriment du bien-être de la population.