La lutte contre les stupéfiants a échoué; l’heure est venue d’adopter une nouvelle approche
TORONTO (ONTARIO) – le 26 mars 2014 – Le Canada doit gérer la question des substances psychoactives illégales à la lumière d’une approche axée sur la santé publique qui délaisse l’accent sur la criminalisation et la stigmatisation, en faveur de stratégies fondées sur des faits probants pour réduire les préjudices sanitaires, indique un nouveau rapport sur la politique de l’Association canadienne de santé publique (ACSP).
Dans ce rapport qui sera publié le mardi 27 mai à l’occasion de Santé publique 2014, la plus importante rencontre annuelle de professionnels de la santé publique du Canada, l’ACSP fait valoir que les politiques sur l’interdiction des drogues ont échoué à empêcher la consommation des substances psychoactives illégales. Elles ont plutôt causé de sérieux préjudices, souvent aux Canadiens et aux Canadiennes les plus vulnérables.
« L’interdiction a produit un environnement favorisant la croissance des marchés illicites, du crime organisé, des traumatismes violents et de la mort des usagers, des trafiquants et des représentants de l’ordre, a dit le directeur général de l’ACSP, Ian Culbert. Du point de vue de la santé publique, elle accélère la propagation du VIH/sida et de l’hépatite C et multiplie les décès par surdose de produits concentrés et contaminés. » [traduction]
Les gouvernements des provinces et des territoires de l’ensemble du Canada sont à l’avant-plan de la prestation des services de santé publique destinés à gérer les substances psychoactives illégales. Vancouver, Toronto et d’autres municipalités ont intégré les principes de la santé publique dans leurs stratégies locales.
Dans le monde entier, des pays comme la Suisse, la Norvège, l’Australie, le Portugal et l’Uruguay ont créé des démarches innovatrices qui placent la santé publique au cœur de leurs stratégies sur les substances psychoactives illégales. Ils se concentrent essentiellement à réduire les préjudices et à offrir les services de santé à tous ceux et celles qui en ont besoin.
« Il existe une autre voie que l’interdiction et la criminalisation, a déclaré M. Cuthbert; une démarche axée sur la santé publique, basée sur les principes de la justice sociale, de la préoccupation envers les droits de la personne et l’équité, des politiques et des pratiques fondées sur des données probantes et de la prise en compte des déterminants sous-jacents de la santé. » [traduction]