L’ACSP applaudit la nouvelle position du gouvernement du Canada sur l’amiante chrysotile
Jeudi 2 juillet 2015 – (Ottawa) – L’Association canadienne de santé publique (ACSP) salue la position révisée de Santé Canada concernant les risques pour la santé de l’exposition à l’amiante chrysotile.
« Nous sommes très heureux d’apprendre que le gouvernement du Canada fait ce premier pas en réponse aux appels de l’ACSP et de bien d’autres acteurs du milieu » a déclaré Ardene Robinson Vollman, présidente du conseil d’administration de l’ACSP. « La communauté de la santé publique du Canada exhorte le gouvernement à suivre l’exemple de l’Organisation mondiale de la Santé et de gouvernements nationaux du monde entier en reconnaissant les dangers associés à la respiration des fibres d’amiante. »
En mai 2015, dans une lettre ouverte aux ministres de l’Environnement et des Ressources naturelles, l’ACSP a demandé au gouvernement du Canada, à l’instar de l’Australie et de l’Union européenne, d’appuyer l’ajout de l’amiante chrysotile à l’Annexe III de la Convention de Rotterdam. L’ACSP croit également que le Canada devrait prendre des mesures supplémentaires pour limiter l’exposition possible à l’amiante en interdisant à partir d’un moment précis les produits contenant de l’amiante au Canada. La Convention de Rotterdam a été créée spécifiquement pour protéger les habitants des pays en développement contre les préjudices attribuables aux matières dangereuses.
« C’est un problème de santé publique au Canada et dans bien d’autres pays du monde » affirme le directeur général de l’ACSP, Ian Culbert. « Nous sommes soulagés que le Canada commence à respecter son obligation morale en reconnaissant publiquement les preuves solides que la respiration des fibres d’amiante peut causer le cancer et d’autres maladies. Le gouvernement du Canada a pris une bonne décision “de santé publique”. »
En 2008, l’ACSP publiait un énoncé de principe appelant à l’interdiction de l’exploitation, de la transformation et de l’exportation de l’amiante chrysotile par le Canada. L’Association exhortait le gouvernement canadien à appuyer le référencement de l’amiante chrysotile au titre de la Convention de Rotterdam et à fournir une aide au revenu et une formation de transition juste et adéquate aux travailleurs qui perdraient leurs emplois, ainsi qu’un soutien financier aux collectivités qui seraient touchées par la fermeture des mines d’amiante et de l’industrie de la production.
L’amiante chrysotile constitue 100 % du commerce de l’amiante mondial aujourd’hui et représente 95 % de toute l’amiante utilisée à ce jour.
Dans un contexte international, l’Organisation mondiale de la Santé chiffre à 125 millions le nombre de personnes actuellement exposées à l’amiante au travail. Au moins 90 000 décès évitables surviennent chaque année des suites d’un cancer du poumon, d’un mésothéliome ou d’une amiantose découlant d’une exposition professionnelle à l’amiante.