Les politiques actuelles sur l’alcool donnent la gueule de bois aux Canadiens
OTTAWA (ONTARIO) – le 3 février 2016 – L’Association canadienne de santé publique (ACSP) applaudit le gouvernement du Canada et l’Agence de la santé publique du Canada pour la publication du Rapport de l’administrateur en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada, 2015 : La consommation d’alcool au Canada. La consommation d’alcool est largement acceptée dans la société canadienne, mais cela n’en fait pas une activité inoffensive. Cette consommation est liée à plus de 200 maladies, troubles et types de blessures, un fait que l’industrie canadienne de l’alcool préférerait que l’on passe sous silence.
Nous profitons de la publication du rapport de l’administrateur en chef pour faire de la sensibilisation sur les coûts sanitaires et sociaux de l’alcool et pour recommander une démarche de santé publique à l’égard de la politique sur l’alcool au Canada » affirme le directeur général de l’ACSP, Ian Culbert. « Quand les coûts de santé et d’application de la loi dépassent les recettes générées par l’alcool presque dans l’ensemble des provinces et des territoires, il est clair qu’il faut procéder autrement. » L’ACSP a élaboré un jeu de recommandations fondées sur les preuves dans un énoncé de position intitulé Une approche de santé publique aux politiques sur l’alcool au Canada.
« La consommation d’alcool contribue aussi aux iniquités en santé, dit M. Culbert. Les personnes dont le revenu disponible est élevé sont plus susceptibles de boire, tandis que les personnes à faible statut socioéconomique ont tendance à subir de plus hauts niveaux de méfaits liés à l’alcool, y compris la mort. »
L’ACSP encourage toute la population à suivre les Directives de consommation d’alcool à faible risque du Canada. Malheureusement, selon l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues de 2013, 21 % – plus d’une sur cinq – des personnes ayant consommé de l’alcool au cours des 12 mois antérieurs avait dépassé les directives de consommation à faible risque.
« Il y a aussi des messages contradictoires et trompeurs qui circulent au sujet des bienfaits possibles de la consommation d’alcool, ajoute M. Culbert. Mais ces bienfaits possibles ne s’appliquent ni aux adolescents, ni aux jeunes adultes et ne sont liés qu’à une faible consommation d’alcool. »
Pour compliquer les choses, l’alcool a une valeur économique. Entre avril 2013 et mars 2014, les Canadiens ont acheté pour 20,5 milliards de dollars d’alcool, ce qui a représenté 10,5 milliards de dollars dans les coffres du gouvernement. Ces avantages financiers comportent des coûts élevés, bien que difficiles à mesurer. Les hospitalisations liées aux substances psychotropes – dont plus de la moitié attribuables à l’alcool – ont coûté 267 millions de dollars en 2011. Quand on inclut les coûts sanitaires et sociaux des décès, des blessures et des dommages aux véhicules, les coûts de la conduite avec facultés affaiblies (par l’alcool et d’autres drogues ou médicaments) ont été estimés à plus de 20,6 milliards de dollars par année en 2010.
« Chaque personne au Canada devrait examiner les risques potentiels de ses habitudes de consommation d’alcool, et tous les ordres de gouvernement devraient examiner les outils stratégiques et réglementaires à leur disposition pour aider les citoyens à réduire leurs niveaux de consommation » conclut M. Culbert.