Lettre ouverte aux ministres de l’Environnement et des Ressources naturelles
Le 7 mai 2015
L’honourable Leona Aglukkaq Ministre de l’Environnement 10, rue Wellington Gatineau (Québec) K1A 0H3 |
L’honourable Greg Rickford Minisre des Ressources naturelles 580, rue Booth, 21e étage, salle C7-1 Ottawa (Ontario) K1A 0E4 |
Madame la Minsitre, Monsieur le Ministre,
En juin 2010, l’Association canadienne de santé publique (ACSP) publiait un énoncé de position appelant à l’interdiction de l’exploitation, de la transformation et de l’exportation de l’amiante chrysotile. Une copie de ce document est jointe à titre d’information. L’ACSP a pris cette position en raison de la toxicité connue de l’amiante chrysotile; de fait, l’utilisation de cette substance en milieu de travail a donné lieu à près de 5 000 réclamations-décès approuvées depuis 1996. Ces décès se sont produits malgré l’utilisation limitée de l’amiante au Canada.
La prochaine Conférence des Parties à la Convention de Rotterdam offre au Canada une occasion de se rallier aux efforts, à l’étranger, pour faire ajouter l’amiante à l’Annexe III de la convention. Une telle mesure obligerait les pays exportateurs de produits contenant de l’amiante à étiqueter clairement ces produits comme posant un risque pour la santé humaine. Nous croyons comprendre que la position du Canada sera de ne pas appuyer l’inclusion de l’amiante sur cette liste et de ne pas argumenter contre cette inclusion.
L’ACSP croit que le Canada devrait fermement appuyer l’inclusion de l’amiante chrysotile dans la convention. Notre position est fondée sur les dangers connus de cette substance et sur les retombées économiques limitées qu’aurait une telle mesure au Canada. Comme vous le savez, la dernière mine d’amiante au Québec a fermé en 2011, et nos importations de produits contenant de l’amiante (principalement les patins et garnitures de freins d’automobiles et certains matériaux de construction, pour environ 6 millions de dollars par année) sont minimes et pourraient être remplacées par des produits qui ne contiennent pas cette substance dangereuse.
Nous croyons donc que le Canada devrait suivre l’exemple de l’Australie et de l’Union européenne et s’opposer aux efforts de la Fédération de Russie en appuyant ouvertement l’inclusion de l’amiante chrysotile dans l’Annexe III de la convention. Nous croyons également que le Canada devrait prendre des mesures supplémentaires pour limiter l’exposition possible à l’amiante en interdisant à partir d’un moment précis les produits contenant de l’amiante au Canada.
Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma très haute considération.
La présidente de l’Association canadienne de santé publique,
Ardene Robinson Vollman, Ph.D., inf. aut, CCHN(C)