L’obésité EST un problème de santé publique
Le 28 avril 2014 (OTTAWA) – Les Diététistes du Canada et l’Association canadienne de santé publique sont troublés par les conclusions et les recommandations du rapport de l’Institut Fraser publié le 28 avril 2014. L’interprétation des données sanitaires et économiques que l’on fait dans ce rapport pourrait créer de la confusion chez les responsables des politiques et dans l’opinion publique.
« Il est potentiellement trompeur de suggérer que la situation actuelle au Canada est exagérée ou ne présente pas une tendance déconcertante. Les taux d’obésité au Canada ont énormément augmenté au cours des 20 années précédant l’intervalle étudié dans le rapport. Si l’on compare les données mesurées en 1978-1979 à celles de 2004, on voit que les taux d’obésité au Canada ont triplé chez les adolescents et presque doublé chez les adultes. Le ralentissement de ce taux d’accroissement est porteur d’espoir, mais ce n’est pas le signe que le problème n’existe plus » affirme Kate Comeau, diététiste professionnelle et porte-parole des Diététistes du Canada. « Il est essentiel de poursuivre le travail afin de prévenir la manifestation de complications de santé coûteuses et très risquées résultant de l’obésité. Les maladies chroniques associées à l’obésité peuvent entraîner une baisse de la productivité et nuire à la qualité de vie. »
« Il y a eu de nombreux efforts de santé publique au cours de la dernière décennie pour prévenir l’obésité juvénile, et nous avons vu des impacts positifs, mais cela ne veut pas dire qu’il est temps de faire marche arrière » explique Kim Raine, diététiste professionnelle et professeure à l’École de santé publique de l’Université de l’Alberta. « La prévention est un investissement à long terme qui nécessite l’appui du gouvernement et du secteur privé – les augmentations des apports en calories se sont produites sur un intervalle d’environ 25 ans. Collectivement, nous avons besoin de temps pour évaluer l’impact des programmes et des politiques dans la durée, afin d’arrêter toute nouvelle hausse des taux d’obésité et d’aborder ce problème préoccupant au Canada. »
Le point sur lequel on est d’accord avec le rapport de l’Institut est que les politiques gouvernementales actuelles n’abordent pas les nombreuses causes complexes de l’obésité ou du surpoids. « L’une des grandes contraintes des initiatives actuelles est que les gouvernements n’ont pas adopté une approche de “santé dans toutes les politiques” qui tienne compte de facteurs psychologiques et socioéconomiques comme la culture, la vie familiale et la structure des familles, et le revenu » indique Ian Culbert, directeur général de l’Association canadienne de santé publique. « Les activités de santé publique représentent une très petite proportion des budgets de santé au Canada, soit moins de 5 % des coûts totaux des soins de santé. L’efficacité des interventions gouvernementales doit être étudiée dans toutes les stratégies, y compris les dépenses publiques pour atténuer la pauvreté et les nombreux facteurs sociaux qui ajoutent au fardeau des maladies. »
En bref, les DC et l’ACSP disent au gouvernement : Les taux d’obésité et leur risque pour la santé sont toujours élevés au Canada; les efforts de prévention et l’aide gouvernementale doivent se poursuivre et être correctement évalués pour que l’on prenne de sages décisions stratégiques et que l’on maximise le rendement potentiel de l’investissement.