Budget 2014 : des économies de bouts de chandelle
Le 12 février 2014 (OTTAWA) – Le document budgétaire déposé hier par le gouvernement Harper a plus à voir avec les élections fédérales de l’an prochain qu’avec la protection et la promotion de la santé des Canadiens.
« L’approche du gouvernement était prévisible, mais elle déçoit néanmoins. L’économie peine à se rétablir; c’est maintenant qu’il investir stratégiquement dans la croissance en améliorant la santé de chaque personne au Canada » affirme Eric Mang, coprésident de la Coalition canadienne pour la santé publique au 21e siècle (CCSP21). « Une main-d’œuvre en santé est une main-d’œuvre productive. »
Les activités de santé publique peuvent soulager la pression sur le système de santé. Un investissement dans la santé publique est un investissement stratégique et essentiel pour la santé des Canadiens et de l’économie.
« Les promesses de réduire les frais d’itinérance et d’empêcher les sénateurs exclus d’accumuler des prestations de retraite sont d’excellents clips sonores pour les informations du soir, mais pour des millions de Canadiens, ce ne sont pas des problèmes majeurs, dit Ian Culbert, coprésident de la CCSP21. Avoir assez d’aliments de qualité à mettre sur la table tous les soirs, vivre dans un logement salubre et abordable et entrevoir un avenir meilleur pour ses enfants sont des soucis réels pour de trop nombreux Canadiens, pour qui la prospérité et les possibilités sont hors d’atteinte. »
Une vidéo de la CCSP21, La santé publique, un excellent retour sur investissement, incite les gouvernements à renforcer l’économie et la productivité du Canada en investissant dans la santé publique. Les mesures de santé publique sauvent des vies et économisent de l’argent; rares sont les investissements gouvernementaux qui peuvent donner des résultats d’une aussi grande portée et changer autant de vies que les initiatives de santé publique fondées sur des preuves.
« Il y a de nombreux investissements où le gouvernement fédéral peut avoir un impact mesurable, ajoute M. Mang. Il est important de dépenser sagement, mais la prudence financière, c’est aussi chercher à obtenir des rendements sur le capital investi. »
Dans le budget 2012, le gouvernement avait annoncé des compressions importantes au portefeuille de la santé. Les compressions dans les budgets de fonctionnement et de programme entre 2012 et 2015 incluent celles-ci :
- Santé Canada : réductions de 200,6 millions de dollars
- Agence de la santé publique du Canada : compressions prévues de 68 millions, soit une baisse de près de 11 %
- Instituts de recherche en santé du Canada : réduction budgétaire de 45 millions.
« Moins de deux mois après l’apparition du virus H5N1 au Canada, pourquoi ces compressions dans le portefeuille fédéral de la santé? se demande M. Culbert. Cela nous inquiète pour le bien-être des Canadiens. Équilibrer le budget en sapant les activités de base de la santé publique, c’est faire des économies de bouts de chandelle. »
La seule exception dans le budget d’hier a été l’annonce que la taxe sur les cigarettes passera à 21 $ le carton, une hausse d’environ 50 cents par paquet. « Nous applaudissons cette mesure, qui va réduire le tabagisme des jeunes et sauver des vies, dit M. Mang. Il est prouvé que des taxes élevées sur le tabac sont la stratégie la plus efficace pour réduire le tabagisme, surtout chez les jeunes. »