L’Association canadienne de santé publique applaudit la décision d’accroître l’approvisionnement sûr en drogues
L’Association canadienne de santé publique (ACSP) applaudit la lettre aux ministres provinciaux et territoriaux de la Santé et aux ordres professionnels envoyée récemment par la ministre fédérale de la Santé afin d’encourager des mesures pour offrir aux personnes qui font usage de drogues un éventail complet d’options de soins. On veut entre autres élargir l’accès des personnes exposées aux surdoses à des options de rechange à l’approvisionnement en drogues contaminées – des options de qualité pharmaceutique à moindre risque.
« Nous observons des taux alarmants de décès imputables aux effets toxiques des drogues illicites; il faut agir immédiatement, a indiqué le directeur général de l’ACSP Ian Culbert. Nous devons aider les personnes qui font usage de drogues en leur offrant tous les moyens disponibles d’avoir accès à des options plus sûres que l’approvisionnement toxique de la rue. »
En juin 2020, la Colombie-Britannique a fait état de 175 décès imputables aux effets toxiques des drogues, soit le plus grand nombre d’accidents mortels jamais enregistré en un seul mois dans la province; c’est le même que le nombre de personnes décédées de la COVID-19 en Colombie-Britannique au cours des six derniers mois. En Ontario, les décès par surdose survenus entre mars et mai 2020 ont augmenté de 25 % par rapport à la même période l’an dernier.
Alberta Health Services a signalé une forte hausse du nombre d’appels d’urgence liés aux opioïdes, mais le gouvernement albertain a fermé le site de consommation supervisée de Lethbridge. Ce site, qui pouvait recevoir jusqu’à 800 visites par jour, était un exemple à suivre; son personnel et ses bénévoles ont renversé les effets de plus de 2 500 surdoses depuis son ouverture il y a deux ans.
« Les décès par surdose surpassent les décès liés à la COVID-19 au pays, a ajouté Ian Culbert. Le temps des demi-mesures est révolu; nous devons faire preuve de la même compassion envers les personnes qui ont des troubles de consommation de substances qu’envers celles qui ont un diagnostic de COVID 19. »
La crise de la drogue au Canada nécessite une approche humaine qui fait appel à un continuum d’interventions, dont l’application de la loi, le traitement et la réadaptation, l’échange de seringues, les locaux de consommation supervisée et des mécanismes d’approvisionnement à moindre risque.