L’ACSP réclame une action urgente en santé publique pour lutter contre la crise des drogues toxiques au Canada

L’Association canadienne de santé publique (ACSP) a publié un nouvel énoncé de position, Démarches de santé publique à l’égard de la crise des drogues toxiques, exhortant tous les ordres de gouvernement à prendre des mesures immédiates et fondées sur les données probantes pour réduire les décès évitables causés par l’empoisonnement aux drogues toxiques.

Alors que la crise des drogues toxiques continue de dévaster des communautés partout au pays, l’énoncé de position de l’ACSP propose une réponse exhaustive, centrée sur la santé publique, qui met l’accent sur la réduction des méfaits, les programmes d’approvisionnement plus sécuritaire, la décriminalisation, la prévention, le traitement et les initiatives dirigées par des Autochtones.

« La crise des drogues toxiques est l’une des urgences de santé publique les plus pressantes de notre époque, » a déclaré Ian Culbert, directeur général de l’ACSP. « Notre réponse doit être fondée sur des faits, empreinte de compassion et axée sur la sauvegarde des vies, plutôt que sur des considérations idéologiques. »

Des solutions globales en santé publique
L’énoncé de position de l’ACSP demande aux gouvernements de mettre en œuvre un éventail complet d’interventions qui tiennent compte à la fois des risques immédiats et des stratégies de prévention à long terme. Parmi les recommandations clés :

• Élargir l’accès aux services de réduction des méfaits : Augmenter le nombre de sites de consommation supervisée, de services de vérification des drogues, de programmes de distribution de naloxone et d’initiatives de sensibilisation adaptées aux besoins des communautés.
• Investir dans les déterminants sociaux de la santé : Renforcer les services de logement, les mesures de soutien du revenu et les soins de santé mentale afin de prévenir les méfaits liés à l’usage de substances avant qu’ils ne surviennent.
• Renforcer la prévention grâce à l’éducation et aux interventions précoces : Offrir des programmes scolaires fondés sur des données probantes qui retardent la consommation de substances, renforcer les initiatives communautaires et familiales et intégrer l’éducation sur la réduction des méfaits pour les jeunes.
• Assurer un accès équitable à une gamme diversifiée d’options de traitement fondées sur les données probantes : Développer des programmes de traitement volontaires, accessibles et efficaces, réduire les temps d’attente et établir des normes rigoureuses pour garantir des soins de qualité.
• Élargir les programmes d’approvisionnement plus sécuritaire : Augmenter l’accès à des alternatives réglementées à l’approvisionnement non réglementé en drogues toxiques afin de prévenir les surdoses et d’aider les personnes en quête de stabilité.
• Décriminaliser la possession de drogues pour usage personnel : Mettre fin aux politiques répressives qui favorisent la stigmatisation et empêchent les personnes de demander du soutien.
• Appuyer les solutions dirigées par des Autochtones : Garantir un financement adéquat, stable et durable pour les programmes et services conçus par et pour les communautés autochtones.

Un appel urgent à l’action
L’ACSP presse les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux d’agir immédiatement pour mettre en œuvre ces mesures, insistant sur le fait que la prévention, la réduction des méfaits et le traitement sont des stratégies complémentaires, et non concurrentes, dans la lutte contre la crise des drogues toxiques.

« Chaque jour sans action décisive signifie davantage de décès évitables, » a ajouté Culbert. « Nous devons agir maintenant pour mettre en place une approche de santé fondée sur les faits, qui respecte la dignité et le bien-être de toutes les personnes au Canada. »

L’énoncé de position complet, Démarches de santé publique à l’égard de la crise des drogues toxiques, est disponible à https://www.cpha.ca/fr/crise-drogues-toxiques.