La santé publique appuie les rues conviviales dans Hamilton
PROJET
Depuis plus de dix ans, les Services de santé publique de Hamilton (SSPH) font la promotion de modes de transport actifs afin de réduire le risque de maladies chroniques dans la ville de Hamilton. Ce travail a nécessité une participation directe à l’élaboration d’un Plan de mobilité piétonnière, d’un Plan directeur du réseau cyclable et du Plan directeur des transports à l’échelle de la ville de 2018 qui comprenait une politique et un cadre pour des rues conviviales. La politique sur les rues conviviales a établi les priorités de l’approche de Hamilton en matière de rues conviviales et a donné lieu à l’élaboration d’un Guide exhaustif d’aménagement de rues conviviales qui a été approuvé en 2022.
CONTEXTE
Ville portuaire de 569 355 habitants située à l’extrémité ouest du lac Ontario et à quelque 60 kilomètres au sud-ouest de Toronto, Hamilton fait partie de la région du Grand Toronto et de Hamilton (RGTH). Bien que l’économie locale ait été bâtie historiquement autour de l’industrie sidérurgique et de la fabrication lourde, elle s’est tournée ces dernières années vers le secteur des services, et plus particulièrement vers les sciences de la santé.
Hamilton est une municipalité non régionalisée. La promotion et la protection de la santé de la collectivité relèvent des Services de santé publique de Hamilton (SSPH) qui font partie des services municipaux pour des collectivités en sécurité et en santé.
PROCESSUS
« Il y a environ 12 ans, nous avons analysé la situation au sein de la santé publique afin de déterminer la meilleure façon d’influencer les niveaux d’activité physique dans notre collectivité, ce qui peut avoir un impact significatif sur la santé de la population, a mentionné Don Curry, spécialiste en promotion de la santé au sein des SSPH. À l’époque, les données probantes nous indiquaient que nous devions nous concentrer davantage sur la création d’environnements qui favorisent et appuient l’activité physique, plutôt que sur le changement de comportement individuel, si nous voulions vraiment accroître les niveaux d’activité physique à l’échelle de la collectivité. »
Guidés par un nombre croissant de preuves scientifiques selon lesquelles les niveaux d’activité physique sont influencés par la conception des quartiers, des rues et des collectivités, les SSPH ont commencé à établir des relations avec le personnel clé des services responsables de l’utilisation du sol et de la planification des transports dans la ville.
« Nous avons reconnu que si nous voulions influencer les politiques publiques en matière de transport et d’utilisation du sol, nous devions travailler avec les gens de ces secteurs. Nous devions comprendre leurs processus et nous devions leur faire comprendre la perspective de la santé publique dans la conception des rues, des quartiers et des collectivités », a expliqué M. Curry.
Le personnel de la santé publique s’est informé de l’impact de l’environnement bâti sur la santé publique. Il a commencé à examiner les documents de planification de l’utilisation du sol, tels que le plan officiel, les plans secondaires et les plans de lotissement. Il a également participé directement à l’élaboration de plans de transport tels que le plan de mobilité piétonnière, le plan directeur du réseau cyclable et le plan directeur des transports.
« Nous avons maintenant établi de solides relations de travail avec nos collègues de l’équipe Mobilité durable du service Planification et développement économique, qui sont chargés d’élaborer des plans de transport pour la ville, a expliqué M. Curry. Nous avons un siège à la table avec les employés municipaux d’autres services pour formuler des commentaires à diverses étapes du processus. »
« Il y a au sein de la Santé publique des experts en diverses disciplines. Je me concentre principalement sur l’activité physique, tandis que d’autres s’intéressent à la prévention des blessures, à l’alimentation saine, à la qualité de l’air, au changement climatique et à l’équité en matière de santé, a expliqué M. Curry. Nous nous consultons les uns les autres lorsque nous formulons des commentaires sur les documents de planification de l’utilisation du sol et des transports, ou lorsque nous sommes confrontés à des problèmes complexes lors de réunions avec d’autres services. »
Le personnel a constaté que le rapport de 2014, Improving Health by Design, publié par les médecins-hygiénistes de la région du Grand Toronto et de Hamilton (GTHA), a aidé les conseillers municipaux, le personnel des autres services et le public à comprendre comment l’utilisation du sol et la planification des transports peuvent influer sur la santé de la collectivité.
Ce rapport estimait que la pollution atmosphérique liée à la circulation dans la RGTH causait des problèmes de santé évalués à 4,6 milliards de dollars par année, tandis que l’inactivité physique et l’obésité entraînaient des problèmes de santé évalués à 4 milliards de dollars par année. Il expliquait comment les investissements proposés par Metrolinx pour le transport en commun et le transport actif dans la RGTH procureraient des bienfaits pour la santé évalués à environ 2 milliards de dollars par année.
« Nous avons cité ce rapport à maintes reprises dans nos commentaires au sujet des documents sur l’utilisation du sol et sur les transports, a noté M. Curry. En estimant le nombre de répercussions négatives sur la santé et en leur attribuant une valeur économique, le rapport a aidé les gens à comprendre l’importance des répercussions sur la santé et l’importance de répondre aux préoccupations de santé publique. »
En 2015, le conseil municipal de Hamilton a demandé au personnel d’intégrer la santé au processus de planification des transports. La vision du nouveau Plan directeur des transports comprend l’engagement suivant : « Fournir un plan de transport complet et réalisable pour l’ensemble de Hamilton, qui équilibre tous les modes de transport afin d’en faire une ville plus saine ».
« À l’instar d’autres plans de transport, nous avons pu intégrer des messages sur la santé tout au long du Plan directeur des transports de 2018. Mais avec ce plan, nous avons également pu inclure un document d’information sur le rôle de la santé publique dans l’environnement bâti pour souligner davantage la façon dont la santé est affectée par l’environnement bâti, a expliqué M. Curry. »
Le plan directeur des transports de 2018 engage la ville à aménager des rues conviviales « qui répondent aux besoins de tous les usagers, quels que soient leur âge, leurs capacités ou leur mode de transport ». Il recommande également que des lignes directrices soient élaborées pour soutenir l’opérationnalisation de cet engagement. Cela a conduit à l’élaboration du Guide exhaustif d’aménagement de rues conviviales qui a été approuvé en juillet 2022.
« La pandémie a empêché les Services de santé publique de consacrer le même niveau de participation à ces processus au cours des deux dernières années, mais nous espérons renouveler notre engagement alors que nous reprenons nos anciennes fonctions, a déclaré M. Curry. Nous prévoyons d’aborder plus directement l’équité en matière de santé et la résilience aux changements climatiques dans notre travail au cours des prochaines années. »
RÉSULTATS
Le personnel de la santé publique a développé de solides relations de travail avec le personnel de l’équipe Mobilité durable du service Planification et développement économique.
Il a contribué à la création d’un Plan de mobilité piétonnière et d’un Plan directeur du réseau cyclable qui comprend des objectifs et des messages en matière de santé.
Il a contribué à la création d’un Plan directeur des transports qui comprend des objectifs et des messages en matière de santé qui engagent la ville à aménager des rues conviviales.
« Il y a tellement d’avantages associés aux rues conviviales, a ajouté M. Curry. Elles favorisent l’activité physique, réduisent les blessures et les décès liés aux véhicules, diminuent les émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre et réduisent les inégalités sociales. Elles peuvent également réduire la congestion routière et accroître la résilience de la collectivité. »
LEÇONS RETENUES
Le personnel des SSPH a tiré un certain nombre d’importantes leçons au fil des ans :
- Pour influencer les politiques publiques qui relèvent de la responsabilité d’un autre service, le personnel doit entretenir des relations avec le personnel de ces services et connaître leurs processus.
- Il est important d’être un partenaire à la table pour comprendre la complexité des questions discutées, comprendre le processus décisionnel et veiller à ce que les données probantes sur la santé soient prises en compte au moment de la prise de décisions.
- La planification des transports dans un grand centre urbain est complexe. De nombreux éléments techniques doivent être pris en compte, comme les services publics qui se trouvent sous les routes, les arbres qui bordent les routes, les besoins des secouristes, des nettoyeurs de rues et des camions à ordures, en plus des besoins des piétons, des cyclistes et des conducteurs. Pour influencer les politiques et les plans de transport, le personnel de santé publique doit comprendre les complexités et participer aux discussions sur la manière d’équilibrer les besoins concurrents.
Prepared by Kim Perrotta, MHSc, Executive Director, CHASE
Date de modification : 13 février 2023