Laissons les enfants jouer!
L’association nationale pour la santé publique appuie le jeu libre des enfants
L’Association canadienne de santé publique (ACSP) fait valoir le jeu libre comme un droit de l’enfant et un élément essentiel à la santé et au bien-être durant l’enfance et la jeunesse. Il faut agir pour réduire les obstacles qui limitent les occasions pour les enfants de jouer librement à l’école et dans leur quartier.
« Il faut laisser les enfants être des enfants″ et leur offrir tous les jours des occasions de jouer. Les avantages que cela présente à la maison, à l’école et pour la vie de quartier sont considérables. Notre énoncé de position propose des mesures concrètes pour favoriser le jeu libre » indique Ian Culbert, directeur général de l’ACSP.
On parle de jeu libre quand les enfants suivent leurs instincts, leurs idées et leurs intérêts sans se voir imposer un résultat. Ce type de jeu peut inclure des formes de jeu comportant des défis et fournit des occasions d’explorer des frontières, ce qui permet aux enfants de déterminer leurs propres limites dans une variété d’environnements naturels et bâtis. Les adultes peuvent faciliter le jeu libre, mais non l’imposer. De nombreux bienfaits pour la santé physique et mentale sont associés au jeu actif à l’extérieur.
L’accès au jeu libre dépend :
- de l’importance accordée par les parents et tuteurs aux activités extrascolaires structurées et aux études;
- des stratégies appliquées par les municipalités et les conseils ou commissions scolaires pour réduire la probabilité de toute blessure liée au jeu;
- de la présence d’aires de jeux naturelles et bâties en milieu urbain et rural;
- du statut économique, du sexe, de la religion, de la race, de la culture et de l’origine ethnique des enfants.
L’ACSP invite les proches aidants, les éducateurs, les conseils et commissions scolaires, les professionnels de la santé publique, le secteur privé et tous les ordres de gouvernement, y compris les gouvernements autochtones, à élargir l’accès au jeu libre dirigé par l’enfant en prenant les mesures suivantes :
Tous les ordres de gouvernement
- Reconnaître le rôle essentiel du jeu libre dans le développement sain des enfants et des jeunes et adopter un mandat qui clarifie cette importance.
- Élaborer et renforcer des politiques qui encouragent le jeu libre à l’extérieur en toute saison et par tous les temps.
- Renforcer les investissements visant à améliorer et à protéger des aires de jeu naturelles n’excluant personne, situées à distance de marche des milieux de vie et d’apprentissage des enfants.
Gouvernements provinciaux et territoriaux
- Investir dans la formation et le perfectionnement des intervenants auprès des enfants et des jeunes, des éducateurs et des directeurs d’écoles sur le jeu libre.
- Modifier les conventions collectives des éducateurs pour que le temps d’encadrement à l’appui du jeu libre à la récréation puisse être allongé.
- Réformer les règles de la responsabilité solidaire pour que les défendeurs n’aient à payer que le pourcentage des dommages dont ils sont jugés responsables.
- Influencer le recours aux méthodes d’évaluation des risques et des avantages pour apaiser les craintes quant à la responsabilité civile des prestataires de services de garde et des conseils ou commissions scolaires à l’égard du jeu.
Municipalités
- Pour élargir l’accès au jeu libre, établir une démarche communautaire qui instaure une vision commune et tient compte des inquiétudes des gens du quartier.
- Améliorer la planification urbaine et les normes de conception pour augmenter le nombre et améliorer la qualité des parcs et des aires de jeu quatre-saisons dans les quartiers existants et les nouveaux ensembles résidentiels ou polyvalents.
- Déterminer, selon le lieu géographique et le statut socioéconomique, s’il manque d’endroits sûrs où les enfants peuvent jouer librement, et combler les lacunes.
- Influencer le recours aux méthodes d’évaluation des risques et des avantages pour apaiser les craintes quant à la responsabilité civile des municipalités à l’égard du jeu.
Organismes de santé publique
- Renforcer les partenariats avec les organismes clés pour promulguer et mettre en évidence l’importance du jeu libre pour le développement sain des enfants et des jeunes et accroître la capacité d’appliquer des solutions stratégiques favorables à la santé.
- Faire basculer les connaissances, les attitudes, les convictions et les comportements des parents et des proches aidants à l’égard du jeu libre par des démarches fondées sur le marketing, la communication et les médias sociaux.
- Élaborer une prise de position en faveur du jeu libre qui emploie une démarche fondée sur les risques et les avantages pour concilier la prévention des blessures et les bienfaits pour le développement (physique, mental, cognitif et social) des enfants.
Recherche et surveillance
- Recueillir, surveiller et communiquer des données sur les blessures des enfants dans les aires de jeux, notamment sur l’exposition et les caractéristiques démographiques, pour éclairer l’élaboration de normes et de politiques pouvant s’appliquer d’une province à l’autre.
- Mener des études longitudinales sur les avantages du jeu libre.
Concepteurs d’aires de jeux
- Adopter les principes de conception universelle pour que tous les enfants, peu importe leurs capacités, aient accès à une variété d’éléments de jeu, y compris à des éléments offrant des expériences sensorielles et tactiles.
- Ajouter des éléments détachés** et des éléments naturels aux installations de jeu préfabriquées et aménager des aires de jeu naturelles qui incluent des éléments détachés.
Association canadienne de normalisation
- Modifier la norme Z614 sur les aires de jeux pour qu’elle tienne mieux compte des besoins développementaux des enfants et de la prise de risques acceptables en jouant, notamment par l’adoption d’un processus d’évaluation des risques et des avantages.
En complément de son énoncé de position, l’ACSP a aussi publié une trousse de ressources pour favoriser le jeu des enfants. Accessible gratuitement sur le site de l’ACSP, elle sera utile aux décideurs, dont les proches aidants et les éducateurs.