Le Canada : un moteur de la santé publique
Shweta Dhawan, Michelle Amri
Le Canada est réputé pour son rôle moteur dans la détermination des pratiques et des politiques de santé publique. Depuis la publication de la fameuse Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé en 1986, nous poursuivons notre œuvre de pionnier sur les déterminants sociaux de la santé et l’équité en santé. Santé publique 2016, la conférence nationale de l’ACSP, a renforcé cette position en initiant des conversations percutantes sur des questions sociales d’actualité : le racisme, la prévention de la violence et la pensée systémique.
Un dialogue sur le racisme a occupé le devant de la scène le premier jour de la conférence lorsque Camara Jones, présidente de l’American Public Health Association, a prononcé une allocution d’ouverture passionnée pour exhorter les membres de l’auditoire à être des chefs de file dans ce dossier d’intérêt mondial et de grande portée. Le dialogue s’est poursuivi durant la plénière intitulée L’équité en santé, la justice sociale et la racialisation de la société canadienne, où l’on a exploré plus en détail le rôle des médias, de la recherche et de la conception des programmes et des politiques dans le contexte du racisme. L’auditoire s’est manifestement senti interpellé et a posé des questions provocatrices qui ont suscité un excellent débat!
Santé publique 2016 a également comporté un dialogue sur la violence. Ces dernières années, le discours sur la violence n’a pas eu une grande visibilité en santé publique, mais cela change, surtout avec les cibles des Objectifs de développement durable portant sur la promotion de la paix et de la justice pour créer des communautés solides (voir les cibles 5.2, 5.3, 16.1 et 16.2). Les panélistes internationaux de la plénière sur La santé publique et la prévention de la violence ont insisté sur l’importance des déterminants sociaux de la santé pour aborder la violence – et ont guidé les délégués à travers les facteurs de risque individuels et environnementaux de la vie d’une personne.
Ces questions de santé publique ont été présentées dans l’optique de la pensée systémique, un concept fondé sur l’intégration des secteurs publics et gouvernementaux pour résoudre de façon cohésive des problèmes de santé publique complexes. Cette approche holistique a d’abord été présentée par des panélistes chevronnés (Vers la Pensée systémique 7.0), puis a émergé dans une discussion sur La réforme de la politique sur le cannabis au Canada. Cette séance interactive a non seulement été l’occasion de mettre la pensée systémique en pratique, elle a offert aux délégués une tribune où déterminer l’action sociale de l’ACSP dans la réglementation du cannabis au pays.
Au-delà des avantages découlant des discussions sur ces questions d’actualité mais plutôt techniques, la passion et la conviction des orateurs et des participants nous ont inspirés et nous permettent de croire que l’avenir de la santé publique au Canada est fort et prometteur. Le Canada restera un moteur de la santé publique; ce faisant, il éclairera la voie pour le reste du monde.
Note de la rédaction : Cet article du Coin des étudiants est rédigé par deux Canadiennes dont les chemins se sont croisés durant leur travail en santé mondiale auprès de l’Organisation mondiale de la Santé aux Philippines.
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